Patrick POLIDANO

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Globo – 2020 ©P. Polidano

Né en 1965 à Colombes, Patrick Polidano vit et travaille à Bordeaux.

Plasticien, diplômé de l’École des Beaux-arts de Bordeaux, il partage ses observations et ses interrogations sur les mystères de la nature et de sa formation à partir des espaces qu’il parcourt.

« Il ouvre notre champ de perception, grâce à des dispositifs d’installation et le medium photographique, sur une nouvelle dimension propre à la beauté éphémère de la nature. » (Valérie Champigny, Catalogue Ressources, Mutuum, 2014).

Son travail est présent dans les collections publiques du Conseil départemental de la Gironde, de la Médiathèque de Beychac-et-Cailleau, du Conseil Régional d’Aquitaine, de la Commande publique de la ville de Bègles et de Bordeaux ainsi que l’Artothèque Mutuum.
« La démarche méthodique, réfléchie, exigeante, méticuleuse, au sein de laquelle se pose la question du regardeur, produit des objets plastiques porteurs de la mémoire des problématiques originelles de l’artiste liées à la matière, au volume et à l’espace.
La collecte d’images réalisées au cours de déambulations pédestres dans des milieux désertés et parfois hostiles comme les marécages, les bords côtiers ou les lagunes, nécessite de sa part un regard précis sur le milieu qu’il parcourt. Elle requiert une implication physique dans des postures aléatoires, sorte d‘immersion dans les eaux limoneuses ou polluées.
La capture du reflet aquatique révèle une image virtuelle de la réalité, à laquelle s’ajoutent les matières végétales sous-jacentes et souvent l’ombre du corps de l’artiste. Cette image, selon le cadrage et la lumière choisis, devient alors la métaphore d‘un univers étrange, onirique, poétique, dans lequel le spectateur happé se perd.
Le paradoxe qui se joue entre la solitude inhospitalière des lieux prospectés et la présence de l’ombre humaine au cœur des paysages saisis symbolise la relation intime qui unit l’homme au cosmos dont il est issu. D’une manière générale Patrick Polidano focalise son propos sur les milieux aquatiques qu’il côtoie et observe depuis plusieurs années maintenant. 

Les différentes série réalisées témoignent des préoccupations récurrentes qui le caractérisent sur le plan artistique, et portent un éclairage significatif sur son engagement écologique en faveur des questionnements environnementaux actuels.
La plupart des images sont issues de prises de vues sans dessein préalable, et volontairement vierges de manipulations informatiques, seul le dispositif de finalisation, tirage et support, complète l’intention de l’artiste qui tente de conduire l’image vers une matière. Ce choix lui apporte un relief qui évoque la tridimensionnalité du lieu traversé.
Alors que la série Iris concentre un espace hors du champ visuel habituel, la série Terra ouvre une perspective démesurée sur des étangs de montagnes. Le changement d’échelle stimule l’imaginaire et nous plonge dans un espace d’une autre dimension.
Les vidéos réalisées au cours de marche solitaires dans des lumières aurorales ou crépusculaires, où l’artiste foule le sol avec application et insistance, nous entraînent dans des circuits improbable et infinis, des errements quasi obsessionnels, et des chutes interminables dans un espace en apesanteur. La mimèsis ainsi opérée, fascine le spectateur qui divague désespérément, comme à la recherche d’un « paradis terrestre » déjà perdu. »

Maryse Cruzel, juin 2009.

http://www.polidano.fr